La Table Ronde de Nyon et environs
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le forum de la Table Ronde de Nyon et environs, rien de plus simple
 
AccueilGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Display Pokémon japonaise Terastal Festival Ex : où la ...
Voir le deal

 

 La Cité des anges

Aller en bas 
AuteurMessage
Niki

Niki


Nombre de messages : 2337
Age : 33
Localisation : Regarde bien...
Date d'inscription : 01/07/2007

La Cité des anges Empty
MessageSujet: La Cité des anges   La Cité des anges EmptyDim 18 Oct - 21:22

Voilà, un "univers" à moi, de science-fiction plutot proche de notre époque, enfin bon, y'a qu'à lire...

1. Château d’eau et promenade d’italien

Akisada Datenshi était vraiment très jovial, mais c’était certainement à cause des journalistes, qui tenaient à l’immortaliser devant le nouveau château d’eau de Tenshitoshi. C’était vrai qu’il en avait fallu un : certains habitants avaient commencé à se plaindre que l’eau n’arrivait plus chez eux, ou on ne savait quoi, et là, tout le monde allait pouvoir être content.

Tout le monde, surtout le maire, qui se présentait là en train d’aider les habitants de la ville. Il était entouré par ses conseillers habituels. Sur le tas, seul un n’avait pas jugé utile de construire ce château d’eau, mais il n’était pas très populaire de toute façon.

Anna fit un tour d’horizon vite fait : les rues semblaient calmes, vues d’ici haut. La circulation était même plus lente, les gens devant certainement regarder ce prolongement du bâtiment qui était déjà le plus élevé de la ville. Elle croisa le regard de quelques uns des membres de son équipe et put relâcher un tant soit peu sa tension. Le public présent au sommet de l’immeuble applaudit à la fin du discours du maire et fut servi un apéritif assez copieux (si on pouvait encore parler d’apéritif). Une membrane transparente avait été fixée autour du château d’eau, sur deux mètres et demi de hauteur environ, mais elle allait être retirée le lendemain et ne servait qu’à protéger les gens du vent qu’il y avait au-delà d’une cinquantaine d’étages, et non à prévenir d’éventuelles balles de fusil de sniper, par exemple…

Les membres de la cinquième équipe des Anges de Tenshitoshi restaient à l’écart de la foule, mais ne la quittaient pas des yeux. De temps en temps, ils se retournaient pour surveiller la circulation, ou les bâtiments voisins, mais visiblement, rien de spécial n’allait arriver.

Et, en effet, rien de spécial n’arriva ce soir-là. Les invités commençaient à descendre et à rentrer chez eux, suivis d’Akisada Datenshi, bien content de sa présentation.

En tout, lors de la soirée, les membres de l’équipe d’Anna n’avaient été gratifiés que de cinq regards, la plupart de la part de Datenshi afin de leur signaler, par exemple, qu’ils prenaient beaucoup de place, ou qu’ils étaient intimidants, avec leurs armes.

Une fois en bas, après avoir vérifié que personne n’était resté sur les lieux et que tout était en ordre, Anna effectua un rapide débriefing de leur mission de sécurisation d’ « éminences politiques » et les neuf autres membres de son équipe purent rentrer chez eux. Ils ne passaient pas par le QG ou où que ce fut d’autre car en tant qu’Anges, ils se devaient de garder leur matériel chez eux afin de pouvoir être prêt le plus vite possible en cas d’appel. Anna, cependant, dut rentrer et faire son rapport de mission, comme tous les chefs d’équipe.

C’est ainsi qu’elle se retrouva assise derrière son bureau à détailler les événements qui auraient pu arriver et qui n’ont pas eu lieu et de ce qui s’était réellement passé. Le tout tenait sur une demi-page et elle en était assez fière. Lorsqu’elle le présenta à son supérieur, le Grand Ange Eikô Ryoushi, il le lut vite.

« Ainsi, il ne s’est rien passé ? demanda-t-il d’abord.
-C’est exactement ça, monsieur.
-Voyons… vous notez même la densité du trafic routier lors du discours du maire ?
-Oui.
-Et pourquoi cela, je vous prie ?
-Et bien… je me disais qu’il y aurait éventuellement des problèmes en bas, alors j’ai regardé, mais je n’ai rien remarqué, comme vous l’avez lu.
-Donc vous regardiez la route, alors que votre mission était de surveiller le maire ? Pensez-vous sérieusement que si quelqu’un avait cherché à assassiner le maire ou l’un des invités présents, il aurait tiré depuis la route ?
-Non, bien sûr que non, mais…
-Il n’y a pas de mais qui tienne ! Rendez-vous compte : si un tueur avait décidé de se dévoiler à ce moment-là parmi les invités, alors que vous fixiez le sol, et avait brandi je ne sais quelle arme sur le maire, il serait mort ! Il serait mort, et vous auriez failli à votre mission ! »
Il était hors de lui, mais elle se devait d’encaisser toutes les reproches silencieusement, docilement.
« Oui, je m’en excuse, monsieur. Cela ne se reproduira plus jamais.
-Je l’espère… En tout cas, demain, vous aurez la mission suivante : une célèbre personnalité italienne sera en ville et vous serez ses gardes du corps.
-Nous dix ?
-Oui.
-Très bien.»

Elle ressortit vite et retourna dans son bureau.
Il était terrible avec elle ! Elle était traitée comme un bleu à qui l’on devait faire toute l’éducation du métier, alors qu’elle avait de nombreuses années d’expérience derrière elle, et elle ne pouvait le supporter. Elle était traitée comme… une femme, en réalité.
Peu nombreuses étaient les femmes qui ont sû se faire une place chez les Anges de Tenshitoshi, et encore moins celles qui ont pû la garder, et Anna en était sûre : La misogynie du Grand Ange y était certainement pour quelque chose.
De plus, Anna avait l’air d’une étrangère, alors qu’elle était à cent pour cent japonaise : son nom lui venait juste de son père européen, et sa peau n’avait pas tout à fait la même teinte que celle des autres, mais ça n’avait aucun sens de discriminer ceux qui n’avaient pas un aspect totalement japonais.

Le lendemain matin, les membres de l’équipe d’Anna Oclonal étaient présents à l’aéroport. Ils attendaient l’arrivée de cet italien. Après avoir reçu plus d’informations à son sujet, la cheffe d’équipe savait son nom : Falco Porcone, et son métier : acteur.
C’étaient les pires, les acteurs… et que venait-il faire à Tenshitoshi ? La ville n’était pas réputée pour son tourisme, ou ses hôtels, ou quoi que ce fut… On la connaissait bien dans le milieu de la police japonaise, comme étant l’une des villes au taux de criminalité le plus élevé du pays, mais c’était tout…

Côté caprices, c’était une star comme les autres. En fait, ça avait commencé avant même leur départ : l’acteur les avait salué, s’était informé sur qui était le chef, vit que c’était en réalité une cheffe, et demanda à ce qu’un maximum de deux personnes soient près de lui, les autres devant les « couvrir », comme il disait. Il ne voulait pas d’armes, en plus, et demanda à ce qu’elles fussent toutes cachées.
Là, la mission n’en serait que plus difficile, mais après-tout… le client était roi, non ?

La matinée se termina sans encombres : on fit un premier tour de la ville en voiture, lui présentant ainsi les meilleurs restaurants et les lieux de culture qu’il pourrait visiter l’après-midi.
A l’heure du repas, Porcone se promenait le long d’une rue marchande en cherchant des yeux un restaurant dont il avait entendu parler, lorsqu’un homme sortit en courant d’un magasin, suivi par des cris « Au voleur ! », et « Arrêtez-le ! »
Évidemment, personne ne réagit : les hommes aiment qu’on se soucie d’eux, mais lorsqu’il s’agit de montrer l’exemple… ils ont la tête ailleurs. Les membres de l’équipe de police se regardèrent, lorsqu’Anna décida que c’en était trop : elle partit à la poursuite du voleur. Elle portait une armure allégée, afin de pouvoir la cacher sous un manteau ou une veste et passer pour une civile, ce qui lui permit de courir plus vite qu’à son habitude. Heureusement pour elle, il n’avait pas encore remarqué qu’elle le suivait et semblait confiant. En plus, il commençait à ralentir. Ce fut ce moment qu’elle choisit pour lui crier « Halte ! Police, arrêtez-vous ! ». Il se retourna pour voir sa poursuivante et repris son rythme de course maximal. Visiblement, se dit Anna, il n’était pas près de coopérer. Sortant son arme – un pistollet P-20 +, modèle Cupidon –, elle s’arrêta de courir pour viser et tira lorsqu’elle fut sûre de toucher. Le tir fit mouche et le fuyard s’écroula sur le sol, le corps encore parcouru de légères secousses électriques.
Une fois arrivée auprès de lui, Anna se rendit compte qu’il n’avait rien sur lui. Rageuse, elle savait ce qui s’était passé : il devait avoir un complice qui avait crié au voleur lorsqu’il était sorti : tout le monde ayant son attention concentrée sur celui qui courait, le véritable voleur pouvait sortir sans se faire remarquer.
Elle savait qu’il y était pour quelque chose dans quelque chose, qu’il était coupable, simplement, mais dans ce genre de cas, elle n’aurait jamais assez de preuves.
Laissant l’homme couché là – il le méritait, au moins, se dit-elle –, elle retourna vers les autres, mais vit en quoi son comportement avait été affreusement faux : elle n’avait prévenu personne de la poursuite, et les autres étaient déjà plus loin, avec l’Italien.
Elle sortit son téléphone portable de service et composa le numéro du sous-chef de l’équipe.
« Oclonal ?
-Ah… Monsieur Ryoushi ? N’est-ce pas le téléphone de…
-Oui, c’est le sien, mais sachez que nous pouvons intercepter toutes les communications depuis la base et les rediriger. Quoi qu’il en soit, que s’est-il passé ?
-Oh, rien…
-Alors pourquoi appeler votre collègue ? Pour prendre des nouvelles ? Mais vous n’en avez pas besoin, puisque vous êtes à à peine vingt mètres l’un de l’autre ! »
Anna tourna sur elle-même, cherchant le reste de l’équipe, avant de comprendre ce que voulait dire le Grand Ange.
« Oui, d’accord, j’ai aperçu un voleur sortant d’une boutique en courant et je me suis lancée à sa poursuite. Comme il ne fallait pas que cela ne gène Monsieur Porcone dans sa journée, les autres ont continué sans moi. Maintenant, j’appelle le reste de l’équipe pour pouvoir les rejoindre.
-Vous avez quitté votre poste !
-Oui, mais je vous l’ai dit, ce voleur, il…
-Qu’avait-il volé ?
-Je l’ignore, monsieur.
-Comment ? Vous ne l’avez pas attrapé ?
-C’est-à-dire qu’il avait un complice, et… »
Il était fou de rage, Anna l’entendait même alors qu’il ne disait rien.
« Anna Oclonel, ça suffit. Votre mission s’arrête ici : rentrez au QG. »

Plus tard dans la soirée, Anna apprit que Falco Porcone avait été la cible d’un attentat peu après qu’elle n’ait quitté son poste. Il avait disparu, et le reste de l’équipe était mort.
Quelques secondes plus tard, elle était virée et bannie à jamais de l’ordre des Anges de Tenshitoshi.
Revenir en haut Aller en bas
Niki

Niki


Nombre de messages : 2337
Age : 33
Localisation : Regarde bien...
Date d'inscription : 01/07/2007

La Cité des anges Empty
MessageSujet: Re: La Cité des anges   La Cité des anges EmptyMar 20 Oct - 17:29

2. Problèmes de farine

« …match, permettant ainsi à l’équipe d’Inde de se qualifier pour la coupe du monde de football de cette année. Internationnal : Toujours aucune nouvelle de la Star italienne Falco Porcore qui a disparue il y a cinq jours pendant qu’elle visitait Tenshitoshi, dans la préfecture de Yamagata. Nous rappelons que les neuf cadavres trouvés sur place ont bien été identifiés comme étant ceux des policiers lui servant de garde personnelle. Économie : Le Dow… »

Et elle, alors ? Elle avait été oubliée depuis qu’elle a été virée ? Les journalistes ont demandé aux membres de la police qui devait s’occuper de l’acteur, et elle n’avait pas été listée ? D’abord vexée, fâchée, Anna fut rapidement satisfaite de la situation, qui aurait été fort compliquée à gérer. Elle s’imagina déjà lors d’une interview :
« …Bonjour…Oui, c’est vrai, j’ai quitté mon poste…Non, je n’ai pas vu l’assassin arriver…Non, c’était un voleur…Non, il avait un complice…Merci, au revoir ! »
Ce n’était pas génial… et quelle image aurait-on des Anges de Tenshitoshi, la police qui sert d’exemple dans tout le pays, si un chef d’équipe abandonnait le reste de ses hommes alors qu’ils allaient au massacre ? Tout simplement impensable…
« Ah, c’est terrible, tout ça. »
Anna fut tirée de ses pensées par Mugetsu Kigakan, son nouvel employeur. C’était son deuxième jour de travail chez lui, et elle avait vite compris pourquoi il avait besoin d’un employé : sa boulangerie se trouvait dans un quartier assez peu sympathique, bien que des clients n’arrivaient normalement. C’était plus le matin et le soir qui posaient problème, car il arrivait que de petites bandes tentent d’attaquer la boutique, afin de voler la caisse, ou le pain, par exemple.
Lui était un vieil homme qui aurait déjà pu partir à la retraite s’il en avait eu l’envie, mais comme il aimait son travail, il avait besoin de quelqu’un pour l’aider.
« Pauvre acteur ! Ma femme adorait ses films, et il faut dire que moi aussi, ceux que j’ai vus, je dois dire qu’ils étaient pas mal. Bon, assez discuté… au boulot ! »
Voilà… tout se résumait à cette courte suite de syllabes : « Au boulot ! ».

Il fallait donc aller chercher la farine pour le lendemain, car il n’y en avait presque plus et le lendemain, c’était un autre jour de semaine plein de travail.
Comme elle devait aller chercher les gros sacs de farine seule, Kigakan lui avait laissé les clés pour qu’elle puisse déposer les sacs dans la boulangerie avant de partir. Cela lui faisait de vraies vacances, à lui qui, depuis des dizaines d’années, allait chercher la farine seul, en la portant sur le dos, en plusieurs trajets.

Le soir était beau, à Tenshitoshi. Comparé à d’autres villes, comme on les voyait la nuit, comme Las Vegas, Paris ou d’autres encore. La Cité des anges n’était pas aussi éclairées que ces villes, et c’était tant mieux. Avoir mal aux yeux avant d’aller se coucher, avoir mal à la tête à force de mieux voir la nuit que le jour, ne plus reconnaitre la lumière des gyrophares de la police, ne pas avoir la place de courir quand on poursuit un abruti qui vous doit de l’argent… car il y a trop de monde…
Tenshitoshi n’était pas comme ça.
L’homme avança dans la ruelle, profitant de l’espace qu’il avait pour respirer. Il connaissait ce quartier comme sa poche, ses habitants, et y avait même des amis, car c’était lui qui s’en occupait pour le boss. Son costume vert n’était pas aussi flashy que d’habitude, car il venait de passer dans une zone d’ombre entre deux chemins. Il entendait des voitures passer non loin, sur la route qui se trouvait à quelques centaines de mètres de lui. Il entendait aussi… des pas ?
Qui pouvait donc se déplacer là à cette heure, à part lui, évidemment ? Il ne connaissait qu’une personne qu’il pourrait croiser en de pareilles circonstances : c’était le vieux boulanger du quartier. Il ne l’aimait pas tellement, mais son pain était bon, alors c’était bon.
Or, les pas semblaient différents, ici. Plus légers, quelque peu plus hésitants, et autrement plus féminins que ceux de Kigakan – car oui, il pouvait sentir la différence.
Il retourna sur ses pas pour apercevoir la silhouette… et il ne reconnut pas la personne. Ce ne fut que lorsqu’elle passa sous un lampadaire qu’il la reconnut. Légèrement paniqué, il retourna à sa place ombreuse et contacta rapidement quelques subordonnés.
Le boss allait être content.

Alors qu’elle s’avança dans le passage, Anna sentit une présence étrangère. A cette heure de la nuit, il n’aurait dû y avoir personne, et elle qui transportait son sac de farine – le dernier, heureusement –, elle se dit qu’elle devait avoir vu ou entendu un chat, mais c’était dur de se convaincre qu’on est idiot.
Un bruit de freins se fit entendre plus loin, dans la rue. Un accident ? Des portières claquèrent, et quelques paroles échangées, mais c’était tout. Que se passait-il ? Si des gens venaient par là, que penseraient-ils de cette femme transportant un gros sac de farine en pleine nuit ?
Que pensaient-ils à cet instant, eux qui se trouvaient là, à cet instant, devant elle ? Ces quatre hommes étaient pour la plupart vêtus de costards colorés et portaient des lunettes de soleil – qui se trouvaient sur leurs fronts, à cause du manque de lumière… – et tenaient des armes en main.
« Anna Oclonal ? Ce serait sympa si tu pouvais nous suivre…
-Ouais, surtout que le boss serait content de te voir, poursuivit le plus grand des hommes présents, certainement pas le plus intelligent.
-Excusez-moi, mais je dois déposer ce sac de farine à…
-Eh les gars, elle nous prend pour des abrutis ! Écoute-nous bien. Nous te conseillons vivement de ne pas décliner notre offre, sous peine d’avoir besoin d’un sac de farine pour transporter ce qu’il restera de toi, si tu vois ce que je veux dire. »
La blague fit rire chacun des types, mais étrangement, la femme ne semblait pas sensible à ce genre d’humour.
« Bon, très bien… vous me déposerez devant la boulangerie une fois terminé ? »
Ils se regardèrent un court instant :
« Sans problème ! »

« Alors, Anna… Oclonal, c’est ça ? Je sais, je vous manque de respect, désolé. Madame Oclonal, ou encore Sergent Oclonal, comme vous préférez. Savez-vous que nos fonds sont sujets à de lourdes pertes ? Nous sommes en état critique actuellement, et cela à cause de certains problèmes… policiers. »
Zennosuke Minagoroshi, l’Oyabun de la famille Kuroi-Kujaku, était un homme très grand, au visage sévère, qui parlait très fort, surtout à cette heure de la nuit.
« Vous n’êtes pas sans ignorer la quatrième règle de notre code d’honneur… qui nous interdit à tous de nous droguer. C’est une règle générale, oui, pas unique à notre famille : Tous les yakuzas y sont soumis, et c’est une fierté. Et pourtant, vous savez, nous pratiquons son commerce. Pourquoi ? C’est simple, il y a deux raisons : Premièrement, les gens qui se droguent ont le droit de le faire, n’est-ce pas ? Nous ne pouvons pas, mais nous avons les ressources nécessaires pour faire parvenir cette drogue aux nécessiteux, et c’est de notre devoir de la livrer. Deuxièmement, et dernièrement, la drogue… ça rapporte gros.
En fait, on essaye de ne pas la vendre trop cher, mais même là, on empoche à chaque achat, c’est que du bon. Alors… pourquoi nous volez-nous encore notre marchandise ? On ne vous a rien faits, à vous, les « Anges » ! Faut-il que vous descendiez du ciel pour voler l’or blanc ? Les nuages, ça ne vous suffit pas ? »
Visiblement, il attendait une réponse… et comme Anna le connaissait, il n’aimait pas attendre.
« C’est pas nous, lâcha-t-elle vite.
-Comment ?
-Nous n’avons rien… je ne suis plus de la police. »
Un rictus traversa le visage du Yakuza.
« Vraiment ?
-Oui… vous avez entendu l’histoire de Falco Porcore ? J’étais cheffe lors de la mission de sa protection. Comme elle a échoué… j’ai été virée. »
La terreur traversa les hommes présents, comme s’ils prenaient conscience d’un énorme problème qu’ils avaient généré et qui allait se retourner contre eux.
« Vous avez entendu ça, vous autres ? ELLE N’EST PAS DE LA POLICE ! Puis, prenant un de ses hommes à part : Toi, que dit la PREMIÈRE règle de notre code d’honneur ?
-Euh… Tu… Tu n’offenseras pas le… civil ?
-Exactement ! Anna Oclonal vient d’affirmer qu’elle était… ?
-…Civile ?
-OUI ! Cela prouve alors ton erreur !
-Mais, nous… je ne savais pas qu’elle…
-Foutaises ! Tu aurais dû savoir ! Un Yakuza est fort ! Un Yakuza est INTELLIGENT ! Sa connaissance doit être mise à jour en tous temps ! Ca fait CINQ jours qu’elle n’est plus avec eux, vous auriez pû… RHAA !! »
Il était hors de lui, et même Anna craignait pour elle…
Prenant un couteau de son bureau, il désigna celui qui avait repéré l’ex-cheffe dans la ruelle et lui fit signe de venir. Un sentiment de peur se lisait clairement sur son visage, mais on pouvait également voir qu’il tentait de la contrôler. Il n’allait pas mourir… il allait être puni.
« Tes mains ! Sur le bureau ! »
Lorsqu’il les posa, le meuble se mit à trembler.
« Sois fort ! »
Passant derrière le responsable de quartier, Minagoroshi lui mit le couteau sous la gorge. L’autre déglutit mais il n’en fut rien : le chef de famille retira la lamme…
…posa sa main gauche sur la droite de celui qui craignait fort pour son corps…
…brandit le couteau…
…et l’utilisa pour découper le majeur du puni. Le sang gicla et teinta une feuille de papier qui trainait là de rouge. Le cri de douleur qui retentit aurait dû alerter le voisinage s’il y en avait eu un et les pleurnicheries qui le suivirent ne firent que rendre la scène plus irréelle.
« Toi ! Ramène madame chez elle, ou où elle t’indiquera… »
Ne pouvant refuser quoi que se fut à l’Oyabun, surtout lorsqu’il parlait un couteau à la main, le seul homme qui ne s’était pas précipité sur l’amputé tira Anna par le bras hors de la pièce et la reconduisit chez elle.
Deux pensées se battaient dans son esprit pour déterminer laquelle serait la plus importante :
« Il est affreux avec ceux qui ont confiance en lui ! » et « Ils ont des problèmes de drogue ? Nous n’avions plus de rapport de tels événements depuis… longtemps ! ».
Revenir en haut Aller en bas
 
La Cité des anges
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Anges ?!?!?!
» Anges (en cours)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Table Ronde de Nyon et environs :: Autres :: Fictions-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser