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 Forêt enneigée

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Lyra Delauro
Ecrivain
Lyra Delauro


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Date d'inscription : 05/06/2007

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MessageSujet: Forêt enneigée   Forêt enneigée EmptyVen 14 Mai - 12:27

Heuuuuuuu...je me sentais dépressive aujourd'hui alors j'ai décidé de me remonter un peu le moral.

Forêt enneigée

Je voudrais tellement le revoir…un peu de silence, de silence je dis…oubliée…au milieu d’une terre sans histoire, je marche vers…l’orgueil est ce qui tue les gens…je n’ai rien demandé…LACHEZ MOI…par tous les dieux…un peu de silence, de silence…

« TAISEZ VOUS »

Un caillou traverse l’air en sifflant pour frapper un tronc abimant l’écorce. Marie n’entend même pas le bruit du choc et se laisse retomber en arrière, sa nuque heurte l’arbre près duquel elle se trouve mais l’éclaire froid de douleur passe sans qu’elle ne lui prête attention.

Pourquoi ne peuvent-ils pas se taire ? Tous ces morts, tous ces fantômes qui jacassaient dans un piaillement incessant. Comment était-elle arrivée jusqu’ici d’ailleurs ? La forêt gorgée de neige, éclairée par la lumière blanche d’une lune presque pleine, semblait fermée tout autour d’elle, ne laissant apparaître que des couloirs noirs. Elle n’arrivait pas à dormir, trop de bruit, pas possible de dormir. Elle s’était levée de son lit à bout de nerf et avait courut dehors pour rester un peu seule. Elle avait du s’écrouler de fatigue…après deux jours sans sommeil ce n’était pas si étonnant.

Ils étaient toujours là, leurs phrases s’entremêlaient dans un bruissement autre que le bruit mais qui passait au dessus, comme une eau qui remplirait la moitié d’une pièce noyant tout ce qui n’était pas assez grand. Tous ces gens venaient la voir pour tromper leurs ennuis, parce qu’elle les entendait, parce qu’elle devinait leurs formes autour d’elle, ils cherchaient de la compagnie, se marchant les uns sur les autres pour être le premier.

Elle pouvait actuellement voir une petite masse qui l’avait suivie, les corps entassés ne formaient qu’un seul groupe dont les bords ne lui étaient visibles que par une faible réfraction de lumière qui s’y produisait. Pas de visages claires, ni de vêtement, ni de…quoi que se soit, serrés comme des manchots, ils n’avaient plus la moindre individualité.

Elle dansait comme une reine, ma belle petite…je me suis toujours demandé à quoi ressemblait l’Amérique…quel imbécile vous faites, moi de mon temps jamais…Fi donc monseigneur cessez de tourner en rond...tout le monde se fiche de moi de toute manière...un milion tu te rend compte? un milion...

Marie ferma encore une fois les yeux et essaya de changer sa vision. Tous les spectres n’étaient pas sur la même longueur et certains avaient une forme tout à fait spéciale.

Quand elle ré-ouvrit les yeux, des morceaux de brumes scintillantes d’argent qui avaient la vague forme d’un humanoïde, marchaient d’un pas lourds tout autour d’elle. Les boules qui ressemblaient à leurs têtes heurtaient nonchalamment les ramures des arbres les faisant bruisser. Leurs voies étaient graves comme des pierres qui roulaient dans de la boue et leur conversation plus lente bien que d’un volume supérieure.

…Je serais seul tout le jour sans remord, je me défais du poids du monde, je me sens léger, léger, je cours sur le dos des vagues, je fais jouer l’écume dans mes mains…
…et le vainqueur déjà vaincu, seul au milieu de son silence…tu es l’orgueil d’œdipe… le monde est gris au matin nounou…
…n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie, et ne suis-je blanchis dans les travaux guerriers, que pour vous en un jour se flétrir tant de lauriers ?...
…en silence, au secret de ta mort fraiche. Je t’aime, cette parole, digne d’être prononcée pendant des siècles. je t’aime, cette parole reste vive et couvre le temps entier d’une vie…
…Adieu…


Marie releva la tête au dernier mot. Ces esprits là ne se battaient pas. Ils étaient fatiguant à voir mais leurs phrases étaient des éclats de beaux textes. Ils devaient marcher ici depuis bien longtemps, des amas de fantôme pressés s’étaient peut être lassé de patienter et avaient fusionné pour se dire les plus belles choses cachées dans leurs souvenirs.

Mais…le dernier mot, seul, audible sous la forme d’une voie enfantine, n’était pas normal. Une petite fille se tenait devant elle dans la neige. Une fillette transparente, sans couleur n’était aussi qu’une brume mais aux traits parfaitement précis. C’était impossible car il n’y avait pas de nuance de couleur mais elle les voyait. Ses cheveux étaient en bataille et tombaient jusqu’à ses épaules et son corps impubère n’était vêtue que du floue un peu dansant d’une fumée dansant au vent. Elle ouvrit une bouche aux lèvres gercée et articula exagérément.

…A-dieu…

Marie la regarda sans comprendre.

Le froid de la nuit n’était pas mordant. Il était plus comme un manteau, délicatement enroulé autour de vous qui serre de plus en plus, écrasant votre torse jusqu’à ce que plus une souffle ne puisse entrer. Mais Marie ne sentait pas la prise se resserrer. Elle ne l’avait même pas sentie en sortant de chez elle seulement vêtue d’un pyjama.

« Pourquoi ? »

Ses forces déclinaient. Dans un instant elle perdrait cette vision pour retrouver le brouhaha des jeunes morts. Alors que là…tous les autres s’étaient tus. Le…silence…

La fillette sourit et Marie sentit soudain comme un morceau de joie éclore dans sa poitrine. Un bien être amère s’insinua dans tout ses membres comme un courant glacé et elle pris enfin conscience de son corps entier qui tremblait, des ses dents qui s’entrechoquaient.

…dors bien…

Le silence retomba. La tête de Marie se posa doucement sur l’arbre derrière elle comme s’il avait s’agit du plus tendre des oreillers. Elle se sentait bien…juste…bien…

Son corps se détendis et les tremblements partirent, chassés comme un mauvais rêve à la lumière du jour.
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