Vampire
Ses longs cheveux blond tombaient en bataille jusqu’à ses omoplates. Ses joues étaient rosies et ses yeux d’un bleu ciel n’étaient réduits qu’à une petite fente. Sur son corps coulait l’eau bouillante qui la secouait de frissons alors qu’elle passait ses mains sur ses petits seins avant de les faire glisser sur ses hanches et de les ouvrir sur ses fesses le tout accompagné d’un léger coup de bassin sur le côté avec une attitude de véritable dragueuse. C’était comme Serfira le lui avait appris. Tout en mesure, sans exagérer, juste discret mais pas trop pour attirer l’attention d’un homme. Jamais trop vite, les bras détendus comme le tout, fait dans un mouvement sans y penser. Son visage dégoulinant d’eau chaude, elle passa son bras pour chasser l’eau qui coulait dans ses yeux d’un geste rapide.
Elle repoussa ses cheveux en arrière en coupant l’eau. Un pied après l’autre, elle sortit doucement de sa douche pour se trouver face à un grand miroir en pied recouvert de buée. S’en approchant, elle se servit de son avant bras pour arranger l’image en frottant dessus. Elle se dévisagea de la tête au pied et d’un air critique observa son ventre. Elle avait trop négligé la gym ce mois-ci elle devrait se reprendre.
« Marion ? »
La voie de Sefira. Marion sourit et sortit de la salle de bain et saisissant un linge blanc étendus sur le lavabo. Elle s’en servit pour essuyer rapidement ses jambes en priorité sans s’inquiéter le moins du monde de sa nudité. Marion se pressa dans le corridor blanc pour arriver au petit salon. Une pièce assez spacieuse pourtant et meublée à la mode ancienne. A ce moment, elle se servait de son linge pour essorer ses cheveux.
Sefira était assise dans un grand fauteuil de soie rouge. Elle avait de longs cheveux noirs et raides qui tombaient délicatement jusqu’à ses fesses. Sa peau était si pâle qu’on pouvait voir dans son cou des veines bleutées qui ressortaient légèrement. Elle portait une longue robe noire en tissu léger qui lui collait au corps mais dont les fines bretelles accentuaient la plongée de son décolleté et qui était fendue sur la droite laissant voir une hanche tout bonnement magnifique.
Marion s’avança jusqu’à devant elle et laissa retomber le linge par terre avant de se mettre un genou à terre devant la femme. Celle-ci sourit tendrement et n’eut qu’à s’avancer pour saisir l’autre par le dessous de la mâchoire avec douceur et la faire relever la tête comme si elle avait été un chien. Elle souriait et sur ses lèvres rouges, pointaient une canine d’une longueur animale. Marion frissonna comme à chaque fois mais tenta de masquer son trouble.
« Oui Miss ? »
« J’ai du travail pour toi. »
« Que puis-je faire pour vous ? »
« Mon père veut te voir ce soir. Ramène-moi un casse-croûte avant d’y aller. »
Marion frissonna. Non, elle n’aimait pas du tout aller voir le père de Séphira. Avec lui c’était toujours tellement…violent. Elle le redoutait plus que tout. Mais sa propre voie ne se formalisait pas de ses pensées.
« Que voulez-vous manger ? »
« Surprend moi. »
Marion ne demanda rien d’autre. Elle se leva, s’inclina et repartit. Il lui fallait s’habiller maintenant.
Une robe rouge, un rouge sang. Des boucles d’oreilles en or qui virevoltaient à chacun de ses mouvements et ces tintements aigus des bracelets et collier en or qu’elle portait. Sa peau dorée par le soleil, ses cheveux étaient rouges comme ces mauvaises teintures et elle sentait le parfum à la vanille. C’était une odeur très forte, presque écœurante. Cette femme n’avait pas de nom. Marion savait qu’elle le lui avait donné mais elle ne se forçait pas à les retenir. De toute manière, demain, son image serait effacée de sa mémoire comme celles de toutes les autres femmes qu’elle avait saisit pareillement.
Marion portait un short en jeans très court avec comme haut un simple bandeau de tissus noir sur ses seins. Ses cheveux étaient relâché dans son dos avec juste un serre-tête, noir lui-aussi, pour qu’ils ne tombent par sur son visage. Ce club de nuit pour lesbienne était un endroit qu’elle connaissait bien. Pour cause, elle venait ici presque chaque semaine et repartait avec quelqu’un d’autre. Des nouvelles, des filles de passage. Cette nuit ce serait cette femme aux cheveux trop rouges et au parfum de vanille.
Elles parlèrent un moment et quand Marion l’invita à prendre un dernier verre chez-elle, la femme accepta. Marion la fit entrer dans sa voiture et rentra dans la maison qui était la sienne désormais.
La femme sans nom la suivit alors que Marion la prenait par la main passant devant elle dans le hall d’entrée mal éclairé. Pourtant Marion avait appuyé sur l’interrupteur, mais il ne se passait rien, ça devait certainement être une panne de courant avant suggéré la femme, oui il lui fallait aller voir mais elle allait d’abord l’accompagner au salon avait répondus Marion en la tirant derrière elle. Ca y était, la femme n’avait plus de visage non plus. Plus dans sa mémoire. Elle avait juste les cheveux rouges, elle était belle.
Elles arrivèrent dans le salon et Marion montra à la femme un canapé. La femme s’y assit, dans le noir, elle tapotait ses genoux de ses mains, inquiète, tendue. Marion s’approcha d’elle doucement et l’embrassa. Rapidement, furtivement mais l’autre lui répondit. Marion s’approcha doucement et la renversa sur le dos sous le rire amusé de l’odeur de vanille qui se laissa docilement faire. Marion prit ses poignets dans une main avant de commencer à la déshabiller avec volupté. Alors, la femme sans nom rejeta sa tête en arrière secouée de frissons de plaisir aux baisers de sa partenaire qui explorait de plus en plus le bas de son corps. Puis, la tête en arrière, elle vit deux yeux doré briller dans l’ombre.
Un frisson de terreur la parcourue et elle poussa un cri qui fut immédiatement étouffé par une main plaquée sur sa bouche. Elle ne voyait rien dans le noir, rien à part ses yeux. Elle resta là, immobile et voulut se dégager mais la poigne sur ses poignets se fit plus forte alors que Marion relevait la tête croisant le regard doré dans la nuit. Elle pouvait distinguer, comme bientôt l’autre femme, les traits harmonieux de Séphira déchirés dans un sourire dément d’où jaillissaient deux canines qui semblaient ne demander qu’à trancher la chaire.
Marion rebaissa la tête. Elle avait finit de déshabiller l’autre femme et pouvait maintenant atteindre son intimité. Du bout de la langue d’abord, elle commença à la titiller avec un talent de véritable professionnelle. Bientôt, les gémissements apeurés furent remplacé par des halètements de plaisir étouffé par la mais de Séphira qui bâillonnait toujours leur invitée. Marion continua encore un moment jusqu’à ce que le corps de la femme se raidisse brusquement et qu’il se détende d’un coup la femme essoufflée et en sueur. Marion recula d’un pas et s’inclina devant Séphira autant qu’elle pouvait le faire sans lâcher les poignets captifs de la femme.
« Magnifique merci beaucoup ma belle. »
Il existait bien des légendes qui disaient que le baiser d’un vampire était un acte délicieux. Quelque chose de parfait, au delà du plus grand des orgasmes. Et bien tout ceci n’était absolument pas la vérité. En réalité, c’était la chose la plus douloureuse qui puisse exister au monde. Le poison que libérait les canines amplifiait la douleur et les vampires ne prenaient jamais plus de plaisir que quand ils mordaient une victime hurlante et se tordant de douleur. Sa maîtresse trouvait encore meilleur quand la victime venait tout juste d’avoir un plaisir intense. Séphira ne mordait jamais Marion et c’était certainement pour ça que celle-ci l’aimait tellement.
La vampire sourit et plongea brusquement ses canines dans le cou de la femme sans visage, sans nom. Celle-ci se mit soudain à se tordre dans tous les sens, cherchant à fuir la douleur incroyable qui l’envahissait. Séphira souriait en buvant avec ardeur le sang qui coulait alors que la femme laissait échapper des cris stridents qui ne paraissaient n’être que murmures à cause de son bâillon de chaire.
Puis ce fut finit. La femme s’écroula sans plus une goutte de sang. Marion lâcha les poignets froids sans rien ressentir d’important. Ca lui faisait toujours assez étrange d’avoir ce tas de chaire froide si peu de temps après l’avoir vu se débattre avec tant de force. Séphira lécha consciencieusement les dernières gouttes de sang qui coulaient de la blessure. Elle releva le haut du corps en s’appuyant sur ses mains fermées sur le bord du canapé à la manière d’un animal. Ses yeux brillaient toujours d’or et les lèvres encore pleines de sang, elle vint chercher celles de Marion qui se laissa faire sans résistance répondant à son signe de tendresse.
« Mon père. »
Dit-elle alors. Marion serra les dents. Son père était celui qui l’avait rendue vampire. Ce qu’il voulait de Marion c’était simplement assouvir ses instincts sexuels et à chaque fois il était violent et la traitait très durement. Séphira soupira, ses lèvres si proches de celles de Marion que cette dernière respira son soupire.
« Tu sais, je pense que tu n’as pas besoin d’y aller ce soir. »
Marion regarda les yeux dorés devant elle.
« Vraiment ? »
« Oui, tu es à moi je choisis ce que tu fais comme tâche et j’en ai marre qu’il t’abime. Qu’il se fasse ses propres jouets. »
Elle l’embrassa dans le cou doucement.
« Tu veux le faire ? »
« Vous parlez de… »
« Devenir l’un des nôtres oui. Ce soir, tu le veux ? »
Une vague de sentiment traversa la jeune femme. Heureuse, oui elle était heureuse. Sous les baiser qui parcouraient son cou, elle sentait les crocs effleurer sa peau sans brusquerie. Oui elle voulait. Ses lèvres devinrent un sourire immense.
« Oh oui, ça me ferait tellement plaisir. »
« C’est vrai ? »
« Oui, je n’ai jamais été aussi heu… »
Elle sentit alors une douleur indescriptible la saisir dans le cou. Ses mots moururent dans sa gorge en même temps que la souffrance s’étendait à tout son corps. Un râlement de douleur naquit tout au fond d’elle-même alors que son cœur se fendait en deux sous les effets conjugués de la tristesse et de la souffrance. Un hurlement animal retentissait dans la pièce et Marion ne remarqua même pas que c’était elle qui hurlait. C’était vraiment affreux. Sa vision devint noire alors que ses jambes fléchissaient et que ses bras s’agitaient dans tous les sens sous le coup de la peur et de l’adrénaline. Mais la vampire serra simplement un peu plus son cou de ses crocs sans se gêner gémissant de bonheur alors que Marion agonisait sous son attaque.
Séphira lâcha la chaire entre ses crocs et un tas blanc de viande froide tomba sur le sol. Vraiment, Marion était quelqu’un de délicieux. Très utile pour lui ramener des victimes. Mais elle s’était lassée de ce petit chienchien obéissant. Elle voulait changer de registre. Cesser de jouer les gentilles protectrices qui soignent leurs ouailles. Sans un regard pour les deux cadavres, elle sortit de la pièce pour monter à l’étage. Elle pénétra une petite salle sombre dont elle alluma la lumière d’un geste impatient. Sur le sol, nue, gisait une femme au crâne rasé, ligotée, bâillonnée et les yeux bandés. Séphira saisit un fouet qui trainait sur le sol. Oui, elle avait envie de vraiment changer de registre et ce nouveau passe-temps était exactement ce qu’il lui fallait.
