Chapitre 22 Le retour d’un peuple :Dans le même temps, Justine et Rosa était tombée dans une salle presque noire. Des lumières bleutées émanaient du plafond mais aucune d’elle ne réussissait à éclairer le sol. L’enfant glissa quelques mots à l’oreille de la fée.
« Tu es sur qu’on est au bonne endroit ? »
Justine répondit par un hochement de tête. Ses ailes les portaient en silence alors que les faibles lampes donnaient à leurs visages un air blafard et maladif.
« Par contre je ne vois pas le sol ni rien d’autre je n’ai pas la moindre idée de ou on est. »
« Comment tu sais qu’on est au bonne endroit alors ? »
« Je le sais c’est tout. »
Elle n’avait pas élevé la voix mais pourtant sa remarque était sans réplique. L’enfant ne prit pas longtemps à sonder les lieux. Son pouvoir lui permettait de regarder autour d’elle de manière mystique.
« C’est une grande pièce. Le sol n’est pas loin en dessous et sans danger. L’endroit est circulaire et il y a bien une cinquantaine de portes qui font le tour. Mais la plupart son piégée il n’y en a que deux qui ne le sont pas. Mais une des deux est barricadée. »
Justine hocha la tête. C’était la première foi que Rosa se servait de son pouvoir pour les aider et ses informations étaient étonnement précises et sans détails inutiles.
« Justine ? »
« Oui ? »
« Tu es amoureuse de Makubex ? »
L’effet de cette phrase fut immédiat. Prise par surprise, la fée cessa brusquement de battre des ailes ce qui fit tomber les deux filles comme une masse sur une sort de parquet en pierre froide et lisse. La petite fille était sur l’ado qui encore sous le coup de la chute toussa un peu en se redressant.
« Enfin…enfin c’est impossible tu le sais bien. C’est…ce n’est pas dans ma nature. Je ne peux pas aimer ! C’est une impossibilité physique ! »
Elle bégayait pour tenter de se faire comprendre et sa voix tremblait d’une manière qu’elle-même ne put s’empêcher de trouver détestable. Rosa ne bougeait pas la fixait avec dans les yeux la lueur bleuté de la faible lumière qui se reflétait dans ses irises.
« Je te demandais ça parce qu’on dirait vraiment que tu l’aime. Comme tu le regarde, tu le suis, tu…chaque foi que tu t’es transformé quand je t’ai vu c’était pour lui. La première fois c’était quand il avec moi dans l’eau et qu’il a faillit se faire tuer par cette sirène, la deuxième foi c’était devant la femme-serpent quand il s’est énerver et qu’il s’est fait maîtriser par la reine et la dernière foi c’est quand tu as apprit qu’il avait disparut. »
« C’est impossible et en plus c’est mon cousin ! »
La fée avait presque crié ces paroles. Elle était en colère et sa réponse agressive fit un peu reculer l’enfant qui n’osa pas faire remarquer que ce n’était pas un lien de parenté qui empêchait de tomber amoureux. Justine agita un peu ses ailes, plus fort que nécessaire pour rester en l’air. Une sorte de tic nerve qu’elle avait sans vraiment s’en rendre compte. Quand elle recommença à parler, son ton semblait calme et dégager comme si elle avait tout oublié. Il aurait été tout à fait normal pour elle de faire ça sous sa forme d’hybride mais en temps que fée, le gouffre ou elle jetait ses émotion ne lui était pas utile et son changement brusque ne lui épargnait pas les battements de son cœur ni le fait que ses muscles restent tendus l’empêchant d’être vraiment crédible dans cette apparence de bonne humeur.
« Bon, par ou est la porte barricadée ? »
Par chance, Rosa mal à l’aise devant l’agressivité ne chercha pas à aller plus loin et accepta le masque sans la moindre insistance jouant elle aussi le jeu de l’ignorance. Un mauvais jeu mais ce n’était pas le moment de régler ses compte ou faire de la psychologie.
« Vers ta droite mais on n’arrivera pas à l’ouvrir elle est bien fermée. »
« T’inquiète pas pour ça. »
Menée par les indications de la petite fille, Justine arriva devant une porte dont les rainures arrondies, émanaient de la même faible lumière bleue qui sortait du plafond. Pas de poignée ni de serrure la moyen de la déverrouiller devait être magique. Tenant toujours Rosa d’un bras, elle traça une rune sur la surface noir et lisse devant elle. Le symbole brillait d’un bleu bien plus clair et une foi finit, changea de ton jusqu’à devenir un crépitement d’étincelles rouges sang avant d’exploser en une flamme blanche qui commençait à se dresser sans rien bruler ni émettre de chaleur.
La fée suivit en silence la danse des langues claires qui s’entremêlaient gracieusement pour lui délivrer un message. Le feu savait lui, il savait comment ouvrir cet obstacle et ce qu’il y avait derrière. Alors, en souriant, Justine prononça les quelques mots que lui délivrait son sort. La porte s’illumina entièrement de bleu et pivota sur elle-même sans autre bruit que celui fait par le feu posé sur elle.
Derrière il y avait un très longue allée. Une allée lumineuse brodée de cages en verre comme celles d’un zoo. Sauf qu’il n’y avait pas des animaux à l’intérieur. Mais d’autres êtres plus dangereux et qui n’avaient pas à se trouver là.
Dans la première cage, un paysage étrange. Une sorte de salon dans lequel se trouvait une femme en kimono rouge. Ses cheveux noirs étaient retenus pas un ruban de la même couleur. Ses jambes portaient des marques rouges comme si elle s’était écorchée les genoux sur un sol râpeux. Un fils de fer retenait ses bras derrière son dos et remontait jusqu’à son cou. On voyait sur son omoplate un tatouage de symbole chinois en vert.
Elle avait tourné la tête pour regarder les deux filles et un sourire peu rassurant avait éclot sur ses lèvres. Il y avait dans sa prestance un sentiment de danger qui s’emparait des autres et cela malgré la distance ou les protections.
« Une fée encore libre et une enfant de haute société. Ah ah ah ! Ne restez pas là mes agneaux ou vous allez être pris aussi. »
« Prenez bien gardes filez d’ici au plus vite. »
D’une fleure venait de sortir le buste d’une petite créature. De très grands yeux bleu foncé tirant sur le mauve, la peau dans un violet très pâle, des oreilles pointues et des longs cheveux dorés. Elle avait un poignard taché de sang à la main et ce même sang était éclabousser sur son minuscule corps nu.
« Vous êtes des fées toutes les deux ? Vous faites partie des fées disparues ? »
La première regarda Justine un moment avant de rire. L’ado se sentait un peu dépassée. Les fées avaient été tuées et anéanties depuis des années et dans cette cage en verre, deux d’entre elles se trouvaient vivantes et prisonnières. La grande ricana encore affublée de cet affreux rictus peu rassurant qui ne la quittait pas.
« Regarde autour de toi. Toutes celles qu’on ne pouvait tuer sont là. Du moins, celles qui ne sont pas assez puissantes pour balayer tout ceci d’un souffle. »
Rosa posa une main sur la vitre avant de regarder autour d’elle. Des milliers de petites créatures et certaines un peu plus grandes, venaient de sortir de leur cachette. Dans chaque cage, ces êtres surnaturels se dégageaient et venaient regarder les deux filles intrigué, apeurés ou plein d’espoir.
Partout sauf au fond du couloir. Rosa tira sur la manche de son amie pour attirer son attention vers l’endroit sombre. Amie…ce mot était venu simplement à l’esprit de la gamine. C’était la première foi qu’elle s’en servait ne serai ce que mentalement.
La fée tourna la tête voyant l’endroit indiqué. Ce qu’elle vit lui fit pousser un cri d’horreur. Il y avait quatre cages distinctes. Dans la première, était suspendue une autre petite cage. Des cheveux d’or, des yeux de ciel, une robe de nuit et des ailes translucide colorant le monde en violet quand le soleil les traversait. Mais il y avait aussi tellement de câbles qui traversaient la pauvre créature. Dans ses mains, se trouvait un cœur relié à tout l’ensemble et il battait. Dans les mains fragiles il se tordait pour faire son travaille de cœur. C’était le cœur même de cette fée. On le lui avait arraché pour ne la relier qu’à cette chose.